vendredi 21 mars 2014

NO CEREMONY/// + MONEY- La Maroquinerie-18 mars 2014




La Maroquinerie vous invite à Manchester! WOUAH!Quelle Promesse! Mais Promesse tenue?  C'est tout le point de ce petit article.

M O N E Y 


Comme vous devez déjà le savoir, les groupes No Ceremony/// et M O N E Y sont en tournée en France en tant que représentants de la musique mancunienne. Paris a été la première servie, voici ce qu'il en a été retenu.

Il faut tout d'abord reconnaître que le lieu se prêtait bien à l'ambiance recherchée ( froide, sombre, un peu glauque quoi. Et ouais rappelons quand même que l'une des plus grandes figures de la musique mancunienne reste Joy Division). Petite salle, pouvant accueillir 300 personnes, dans un sous-sol, tout est là pour avoir le coté intimiste et "underground".

Entre en scène No Ceremony///. Je dois admettre que je ne porte pas ce groupe dans mon coeur . Déjà vu en première partie: pas apprécié, et rebelote pour ce soir... Rien n'y fait je n'arrive pas à entrer dans leur univers. Ma majeure reproche: trop de sons. La musique se transforme en bruit, la voix de la chanteuse se perd et est complètement effacée par le trop plein de synthé. C'est dommage, parce que les  moments où disparaît cette basse (horrible) réussissent à retenir mon intention et là patatra c'est reparti pour un coup de synthé pour tout détruire. L'utilisation du vocoder par l'un des membres du groupe devient, selon moi, abusif et par conséquent pas très pertinent...La nouvelle chanteuse ( remplaçante de Victoria Hamblett depuis peu) paraît un peu égarée, elle est dans son univers loin du public, concentrant tantôt son regard sur son micro, tantôt sur ses acolytes mais jamais sur nous. No Ceremony/// reste néanmoins un groupe avec un univers à eux, qui sort du lot. La voix de la chanteuse est envoûtante et profonde, les mélodies sont belles et les chansons  sont entêtantes. Malgré tous ces points gênants, No Ceremony/// restent fidèles à eux-mêmes, beaucoup apprécient leur musique, le public s'éclate et accueille le groupe avec enthousiasme. En somme, ils restent de bons héritiers de la scène mancunienne.

Arrive ensuite M O N E Y  avec l'illustre Jamie Lee.  Bizarrement, alors que les deux groupes sont censés être tous deux en concert à titre égal, on a l'impression que No Ceremony/// se limitait à la première partie de M O N E Y. Tout le monde a  l'air d'être la pour ces derniers ( à part quelques spectateurs il faut l'admettre). Très vite le ton est donné, avant même le début du concert, Jamie Lee nous offre un petit show lors de l'installation des instruments. Seul sur scène, il fait les réglages de son micro etc, tout en nous offrant des petites danses. Il est plus qu'à l'aise avec le public, passe le concert à discuter avec quelques spectateurs ( dont une Anglaise avec qui le courant semble bien passer), leurs offre des bières, s' éclate de rire en plein chanson, se dandine en interprétant ses morceaux, bref il fait le show.


Peut-être un peu trop par moment non? Jamie Lee est un personnage, et je pense que le public était là en connaissance de cause. Son attitude est ce qui fait le charme du groupe et son propre charme d'ailleurs, c'est ce que tout le monde attendait, c'est ce que l'on a eu. Mais par moment tout de même, l'on se demande s'il n'aurait pas pu en faire un peu moins pour rester fidèle à l'ambiance des morceaux... ( il est vrai qu'à cela l'on pourrait répondre qu'un peu moins ne serait pas Jamie et entraînerait la perte de la magie propre au groupe).
M O N E Y  reprend tous ses grands titres, ceux qui marquent le plus sont bien entendus Cold Water et Letter to Yesterday. Des titres à en avoir la chaire de poule, à entrer dans un autre espace temps, à sentir les battements de son coeur s'accélérer. Les chansons de M O N E Y se ressentent de manière personnelle. Elle ne procurent pas ce besoin de les vivre ensemble, elles nous ancrent au plus profond de notre être et nous confrontent à nous-même. Je trouve qu'au delà de cet esprit lugubre, sombre, triste, mélancolique etc que l'on attribue à la musique mancunienne, c'est surtout ça qui la caractérise. Ces musiques nous permettent de prendre conscience de nous, de ce que l'on est, sans fioritures, sans artifices, juste nous. C'est pourquoi M O N E Y tient le pari donné par ce concert. On ne ressent pas le besoin de chanter, de crier à pleins poumons. La plus grande preuve de la beauté de leur art est alors ce silence qui a parcouru toute la salle lors de l'interprétation de Goodnight London. Plus personne ne bougeait, plus personne ne respirait seul le son du piano et de la voix de Jamie existaient.


 Ainsi cette musique d'apparence lugubre, est en réalité espoir. Toutes ces émotions qu'elle nous procure nous permettent de réaliser que l'on existe et qu'on n'est pas que des machines ( à étude, à fric ,etc etc). Loin de nous rendre mélancolique, elle nous force au contraire  à nous confronter à toutes les frustrations  enfouies en nous  et devient alors un remède qui  nous apporte l'oxygène dont on a tant besoin ( surtout ces derniers jours à Paris). C'est ça Manchester.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire